L'époque sidérurgique

Jusqu'alors, la sidérurgie lorraine souffrait d'un handicap : la « Minette » lorraine contient du phosphore en trop grande quantité.

La grande époque

Cage laminoirGrâce à un nouveau procédé, connu sous le nom de son inventeur Thomas Gilchrist, il devient possible de fabriquer un acier de bonne qualité à partir de la « Minette » phosphoreuse de Lorraine.

La sidérurgie est alors un secteur de pointe de l'industrie française, la fonte et l'acier sont en effet indispensables au développement des moyens de transports et de communication, à la multiplication des machines à vapeur dans toutes les industries, à la course aux armements qui s'amorce…
A travers les deux guerres mondiales ; les crises économiques, les concentrations, deux grandes usines s'édifient à Villerupt :

    • L'Usine d'Aubrives qui dans les années cinquante emploie 1800 ouvriers et une centaine de mineurs dans sa mine
    • Et l'Usine de Micheville, qui dans les années cinquante emploie 4500 personnes.

La main d'oeuvre rurale ne suffit plus, les usines font appel à la main d'oeuvre étrangère. De la fin du XIXème siècle aux années soixante, l'arrivée massive d'étrangers, en particulier des Italiens originaires des Marches et de l'Ombrie, fonde l'originalité humaine et culturelle de Villerupt.
De  « village industriel », Villerupt devient une ville de l'acier, passant de 561 habitants en 1861, à 6636 habitants en 1911 et de 9041 habitants en 1936 à 16300 habitants en 1966.

Ancien hôpital de MichevilleLa sidérurgie est la clef de voûte de toute la structure économique et sociale locale.
L'usine ne fait pas que donner du travail. Elle assure la formation professionnelle des jeunes à l'issue de la scolarité, ouvre des écoles ménagères pour les jeunes filles, loge les familles d'ouvriers, met en place des caisses de prévoyance, prend en charge les loisirs et les distractions. C'est le modèle du paternalisme patronal.
Ce modèle est caractérisé par une forte congruence entre identité professionnelle et identité sociale et individuelle.

Le déclin
Mur d'AubrivesJusqu'à la fin des années cinquante, l'industrie sidérurgique est florissante à Villerupt mais son développement est brutalement freiné par la restructuration sidérurgique.
Avec la fermeture de la Mine d'Aubrives en 1961 commence le démantèlement du potentiel sidérurgique de la ville. En 1968, la société Pont-à-Mousson ferme l'usine d'Aubrives et en 1971 Wendel ferme les aciéries de Micheville.
La Société des Laminoirs de Villerupt, installée sur le site de Micheville depuis 1971, disparaît à son tour en juin 1986.
Avec sa disparition, Villerupt a perdu plus de 8000 emplois en 25 ans.
Sa population tombe à 10 000 habitants.